Si vous êtes familier avec une allergie qu’elle soit alimentaire ou causée par autre chose vous saurez que ce n’est pas quelque chose avec lequel il faut rire. Les manifestations violentes du système immunitaire qui s’estime agressé par l’allergène ont de quoi faire peur et peuvent même conduire à la mort très rapidement, par étouffement ou choc anaphylactique. Dans ma famille, il y a des allergiques au cerfeuil, à l’épinard, aux poils de chat, aux acariens, aux graminés, au venin de guêpe, à la pénicilline, à des médicaments et encore beaucoup d’autres choses. Dans notre réfrigérateur, il y a toujours un tube d’EpiPen, c’est-à-dire de l’adrénaline auto-injectable pour parer à cet éventualité.
Alors pourquoi dis-je que l’intolerance est parfois plus grave que l’allergie? Et d’abord quelle est la différence entre une allergie et une intolérance ?
L’allergie alimentaire est une réaction immunitaire qu’on appelle aussi IgE dépendante car elle entraine une réaction des immunoglobulines E. Parfois héréditaire, le corps réagit immédiatement par des symptômes violents à un ou des composants spécifiques.
L’intolérance alimentaire (bien que certaines s’apparentent à une réaction immunitaire IgA) sont le plus souvent un défaut de métabolisme du à une flore intestinale déséquilibrée et l’absence ou la déficience d’une enzyme. Elle se manifeste sur le long terme suite aux contacts répétés avec la molecule ou l’aliment en cause.
Il arrive parfois que la manifestation allergique chez un enfant s’estompe vers l’adolescence (l’allergie est plus courante chez les jeunes enfants). Mais attention car l’on remarque également que cette allergie va resurgir avec des symptômes d’intolérance plus atténués vers l’âge adulte.
Une personne allergique va naturellement se protéger au maximum des manifestations de son maux.
La personne intolérante ne sait souvent pas quelle est l’origine de ses maux. Puisque la réaction d’intolérance est retardée avec une manifestation de symptômes diffus sur plusieurs jours, la personne intolérante continue à s’alimenter avec les composants que sont corps ne supporte pas. Le résultat c’est que la paroi des intestins – continuellement agressées par des molecules que son microbiote n’est pas capable de digérer – va petit à petit entrainer une réaction inflammatoire permanente.
Cette inflammation de la paroi intestinale, abime les petites villosités qui permettent le métabolisme des différents nutriments qui doivent passer dans le sang. La paroi de l’intestin se dégrade et la couche de cellules qui la compose n’est plus hermétique aux molécules plus grosses qui n’ont pas été dégradées par l’intestin. Elles s’infiltrent donc dans le sang et comme ce n’est pas leur destination prévue, ces intruses entrainent une réaction immunitaire inflammatoire du corps.
Je n’ai pas besoin de vous expliquer quelles sont les conséquences d’un état d’inflammation permanent ! Sur le long terme donc, l’intolérance peut potentiellement entrainer des maladies et causer des effets indésirables extrêmement pesants et graves sur la vie de l’individu concerné. Pour ne citer que le moindre mal, vous vivrez dans un état de fatigue permanent. Puisque les symptômes de l’intolérance ne sont pas mortels dans l’immédiat et que ses effets sont souvent modérés, il n’y a aucune motivation à procéder à un régime d’éviction ou de faire des efforts avec son alimentation.
Je sais de quoi je parle car je suis intolérante aux produits laitiers depuis ma naissance. Jusqu’à mes 12 ans, j’ai consommé de lait de soja et dès que ma mère m’autorisait une glace, un chocolat chaud ou que je consommais trop de beurre et de fromage, cela entrainait chez moi par la suite des larmes et des plaintes alors que j’étais un enfant très joyeux de nature. Incapable de savoir que c’était ma digestion qui me faisait souffrir, il fallait l’expérience de ma mère pour faire le lien de cause à effet face à ces étranges manifestations de mon intolérance. A l’adolescence comme souvent, j’ai pu commencer à boire un verre de lait de vache tous les soirs. Mais aujourd’hui, suite à deux gastroentérite qui ont probablement mis du désordre dans mon microbiote, je sens que je suis redevenue très sensible. Un écart d’une fois par semaine passe bien. Un peu de beurre, un peu de fromage très occasionnellement et je me porte bien. Mais il suffit que je consomme sur une plus longue période et de manière fréquente des produits laitiers pour que la fatigue, les crampes au ventre et une mauvaise peau reprennent.
C’est bien parce que l’intolérance n’a pas la violence d’une allergie qu’elle est presque plus dangereuse à long terme. Le mécanisme d’auto-défense ne se met pas en place car les effets sont différés et le cerveau n’arrive pas toujours à faire un lien concret de cause à effet. Je vous encourage à essayer de détecter vos intolérances, à manger de manière équilibrée et variée et surtout à écouter votre corps en respectant vos intolérances ! C’est votre santé future et présente que vous soignez et si vous aviez une petite caméra pour voir la paroi de vos intestins, vous sauriez pourquoi vous le faites !
Salomé – Nutritionniste
If you’re familiar with allergies, whether it’s food or something else, you’ll know it’s not something to laugh about. Violent manifestations of the immune system that feels itself under attack by the allergen are frightening and can even lead to death very quickly, from suffocation or anaphylactic shock. In my family, there are people who are allergic to chervil, spinach, cat hair, mites, wild grasses, wasp venom, penicillin, drugs and much more. In our refrigerator, there is always a tube of EpiPen, which is self-injectable epinephrine to deal with this eventuality.
So why do I say that intolerance is sometimes more serious than allergy? And first what is the difference between an allergy and an intolerance?
Food allergy is an immune reaction also called IgE dependent because it causes a reaction of immunoglobulins E. Sometimes hereditary, the body immediately reacts with violent symptoms to one or more specific components.
Food intolerance (although some resemble an IgA immune reaction) are most often a metabolic defect due to an unbalanced gut flora and the absence or deficiency of an enzyme. It manifests itself over the long term following repeated contact with the molecule or the food in question.
Sometimes the allergic manifestation in a child wears off around adolescence (allergy is more common in young children). But be careful because we also notice that this allergy will reappear with more attenuated symptoms of intolerance towards adulthood.
Allergic persons will naturally protect themselves as much as possible from the manifestations of their ailments and from the allergens.
The persons with a food intolerance often do not know the origin of their ailments. Since the intolerance reaction is delayed with a manifestation of diffuse symptoms over several days, the intolerant person continues to eat components that their body cannot digest. The result is that the lining of the intestines – continually attacked by molecules that its microbiota is unable to digest – will gradually trigger a permanent inflammatory reaction.
This inflammation of the intestinal wall damages the small villi which allow the metabolism of the various nutrients which must pass into the blood. The lining of the intestine gets damaged and the layer of cells that makes it up is no longer sealed against larger molecules that have not been broken down by the intestine. They therefore infiltrate the bloodstream and since this is not their intended destination, these intruders trigger an inflammatory immune response in the body.
I don’t need to explain to you what the consequences of a permanent state of inflammation are! In the long term, therefore, intolerance can potentially lead to disease and cause extremely burdensome and serious adverse effects on the life of the individual concerned. To name only the lesser evil, you will live in a permanent state of fatigue. Since the symptoms of intolerance are not immediately fatal and its effects are often mild, there is no motivation to go on a diet or to commit to a healthy routine.
I know what I am talking about because I have been intolerant to dairy since birth. Until I was 12 years old, I consumed plant-based milk and as soon as my mother allowed me an ice cream, hot chocolate or I consumed too much butter and cheese, I was spending the next day in tears and complains when I was a very joyful child by nature. Unable to know that it was my digestion that was causing me pain, it took my mother’s experience to make the cause and effect connection to these strange manifestations of my intolerance. As a teenager, as often, I was able to start drinking a glass of cow’s milk every night without any side effect. But today, after two gastroenteritis which probably messed up my microbiota, I feel that I have become very sensitive again. Ignoring my diet once a week is ok. A little butter, a little cheese very occasionally and I’m doing fine. But if I consume dairy for a longer period of time and too frequently, the fatigue, stomach cramps and bad skin will resume.
It is really because intolerance does not have the violence of an allergy that it is almost more dangerous in the long run. The self-defense mechanism does not take place because the effects are delayed and the brain cannot always make a concrete cause and effect link. I encourage you to try to detect your intolerances, to eat in a balanced and varied way and especially to listen to your body and respect your food intolerances! It is your future and present health that you are treating and if you had a little camera to see the lining of your intestines, you would know why you are doing it!
Salomé – Nutritionist