La Forêt des Brumes / Misty Forest

October 29, 2020

La forêt qui couvre les collines frissonne, pleure doucement et accroche des écharpes de brume au col de ses hauts arbres. Dans sa profondeur mes yeux distinguent à peine la silhouette sombre et luisante de pluie des troncs noirs. La pénombre de cet après-midi ressemble à celle d’un soir. 

Le son apaisant et un peu triste de la pluie serrée qui s’écrase sur les feuilles jaunissantes enveloppe le couvert d’une atmosphère intime. Sur les troncs morts, elle dégouline, détrempe le sol de ses larmes. 

C’est si mystérieux… Des champignons géants se multiplient sur le sol spongieux et jonché de milliers de glands comme si un boulier compteur s’était écrasé sur le sol. Sous les champignons grands comme des parasols, on verrait apparaître des petits gnomes timides aux bonnets rouges et pointus. La mousse verte courre sur le marron sombre de l’écorce. C’est le lit des elfes qui dansent loin dans l’opacité du brouillard. La forêt ressemble à un monde fantasque quand la silhouette des animaux sauvages sort de la brume et disparait dans le silence étouffé de la pluie. 

Une compagnie de sangliers, trolls poilus, trottine et grogne, le pelage tout hérissé et maculé de boue noire. Du haut des branches qui s’enflamment doucement, une mésange babille pour sa voisine la sittelle qui défie la gravité en descendant tête en bas d’un tronc. 

Bois pourri et odeur d’humidité , son de la pluie, la brume sur la chevelure changeante des arbres…

Un instant je me suis demandé ce que je faisais dans les bois par ce temps mais maintenant je sais. 

On a tous besoin de faire partie d’un conte de fée parfois et le brouillard me rappelle la situation d’aujourd’hui. Des jours meilleurs viendront je l’espère mais chaque temps à son charme pour peu qu’on l’embrasse. 

Dans son autobiographie l’auteur C.S. Lewis, raconte son amour pour les paysages de son pays et les balades dominicales. Il dit avoir été sensible depuis son enfance aux couchers de soleil grandioses et aux vue impressionnantes mais tout en déplorant les journées mornes. Jusqu’au jour où son meilleur ami lui a appris à découvrir la poésie de choses plus humbles et la beauté des temps gris. 

La nature est toujours belle. Sous le soleil ou sous la pluie, il faut sortir de sa maison et avoir tous ses sens ouverts pour découvrir la beauté et le mystère de chaque détail. 


The forest that covers the hills shivers, weeps softly, and hangs scarves of mist around the neck of its tall trees. In its depth my eyes can barely make out the shiny dark silhouette of the black trunks. The darkness of this afternoon could make one believe it’s the evening.

The soothing and somewhat sad sound of the raindrops crashing upon the yellowing leaves envelops the canopy with an intimate atmosphere. On the dead trunks, rain drips and soaks the ground with its tears.

It is so mysterious … Giant mushrooms are multiplying on the spongy ground covered with thousands of acorns as if someone crashed on the ground a wooden counter abacus. Under the mushrooms so large they look like umbrellas, I imagine shy little gnomes with colored pointed caps. Green moss runs over the brown bark. It’s the bedding of the elves dancing far away in the opacity of the fog. The forest looks like a whimsical world when the silhouette of wild animals emerges from the mist and disappears into the muffled silence of the rain.

A company of wild boars – furry trolls – trot and growl, their coats all bristling and smeared with black mud. From the top of the branches set aflame by Fall, a tit is babbling for its neighbor the red-breasted nuthatch which defies gravity by descending upside down a trunk.

Rotten wood and the smell of humidity, the sound of the rain, the mist hanging on top of the trees…
For a moment I wondered what I was doing into the woods by this rainy weather but now I know.
We all need to be part of a fairy tale sometimes and the fog reminds me of the situation today. Better days will come I hope but each time has its charm as long as we embrace it.

In his autobiography the author C.S. Lewis, tells of his love for the landscapes of his country and his Sunday walks into the countryside. He says he used to love grand sunsets and impressive views but while lamenting the dreary days. Until the day his best friend teaches him to discover the poetry of more humble things and the beauty of a grey weather.

Nature is always beautiful. Under the sun or under the rain, you have to get out of your house and have all your senses open to discover the beauty and mystery of every detail.

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