Le Monde d’hier / Yesterday’s World

October 27, 2020

C’est un peu extrême d’appeler ce poste du titre d’un livre par Stefan Zweig qui parle du monde avant les deux guerres mondiales. Je ne veux pas faire le rapprochement mais parfois je ferme les yeux et je m’imagine faire quelque chose comme avant. Comme avant le covid-19 et l’année 2020. C’est pour cela que j’avais en tête ces mots : le Monde d’hier. Je me vois encore remplir mon agenda au début de l’année avec comme nouveau projet d’écrire des reportages de voyage.

Quand la vague s’est approchée de nos côtes, ou plus exactement quand le virus est passé à travers nos côtes pour la première fois, je ne m’imaginais pas à quel point il allait changer le décor de nos vies. J’ai beaucoup de chance dans ce climat difficile. Dans ma campagne profonde avec le poêle qui ronronne quand je travaille et la pluie qui bat sur la vitre ou le soleil qui m’invite pour une pause. Dans l’instant présent pas grand chose n’a changé pour moi. Ce sont les extras qui manquent. Le travail à domicile c’est mon quotidien et mon choix depuis déjà trois ans. Tout comme l’école à domicile à été mon quotidien durant 11 ans. J’aime la liberté que cela apporte et j’ai appris bon gré mal gré à en faire bon usage depuis longtemps. J’espère que d’autres personnes l’apprécient comme moi, même si pour eux, pour le moment cela a plus la forme d’une obligation que d’un choix. Mais il y a en a d’autres pour qui cela veut dire perdre son emploi.

Je me demande aussi quelle sera ma sensation quand je reprendrai l’avion pour la première fois. Bien sûr, il y a beaucoup de monde qui continue à prendre l’avion mais d’autres comme moi, n’ont aucune raison de le faire et cela parait si loin. Une citation dit que l’on ne mesure pas la réussite d’un homme à ce qu’il a réussi mais à tout ce à quoi il a du renoncer. Aujourd’hui, nous renonçons beaucoup. D’une part cela nous fait grandir mais de l’autre cela nous fait prendre conscience à quel point on tenait à certaines choses.

Je pense à ce qui change aujourd’hui et à ce qui changera demain. Quand les visages pourront se démasquer et que comme avant, nous pourrons étreindre quelqu’un qui revient d’un voyage, que nous pourrons prendre à pleines mains une poignée de porte d’un restaurant sans se soucier d’avoir un gel désinfectant avant de se lécher les doigts avec gourmandise (oui, je fais ça même si ce n’est pas poli)… Ce sont des détails qui peuvent faire rire et pourtant c’est toutes des petites choses sans importances qui viennent parfois m’oppresser pour camoufler les plus grandes. Notre liberté ? Ou est-elle ? Notre responsabilité ? Quelle sera l’avenir des restaurateurs, organisateurs d’événement et commerçants ? Quelle sera le paysage économique de demain avec le domino cascade que cela va entrainer? Le monde est en folie.

Face à l’angoisse qui rode parfois je me demande quelle attitude adopter. La tête sous le sable, l’insouciance pour vivre sans penser à tout ce que ces restrictions vont entraîner? Cela me rappelle un peu trop une certaine cigale… Il y en a beaucoup des cigales, qui ayant dansé tout l’été, quand la bise fut venue partagèrent des publications alarmantes sur le danger du virus et la folie de danser. Réagir à l’instant avec ses émotions et non pas avec son bon sens.

Les gens qui vivent sans penser ont mené à des temps troublés bien plus rapidement et sûrement que ceux qui ont su lire les signes avant-coureur. Mais je ne veux pas vivre dans l’angoisse ni penser que d’un point négatif à un autre l’on trace toujours une longue ligne droite descendante vers un futur sombre. La résilience… C’est un beau mot oublié mais qui appartient bel et bien au vocabulaire de l’humanité.

Je n’aime pas entendre des personnes dirent que nous allons désormais toujours vivre avec ce climat de maladie et de méfiance. Qu’enfin est venu le temps des épidémies prédît par les intellectuels de ce siècle. C’est facile à dire, il y en a une à peu près chaque centaine d’années mais pourquoi penser que celle-çi ne finira pas par s’éteindre comme les autres ? Le monde est un éternel recommencement et je suis optimiste. Il y a le monde d’hier et celui de demain sera surement différent, mais pourquoi penser qu’il ne sera pas meilleur car nous aurons appris des nos erreurs? C’est comme si cette crise mettait en lumière un monde malade asymptomatique qui tout à coup déclarait son mal dans tous ses organes.

Toute nuit à une fin, toute maladie peut guérir et la seule bonne manière de regarder vers le futur, c’est avec le regard de la foi. En attendant je veux me fixer sur les choses qui pourront être meilleures grâce à l’épreuve que nous subissons.

  1. Les familles plus soudées
  2. Briser des idées préconçues et découvrir des nouvelles manières de vivre 
  3. Mesurer la chance que nous avions et qu’il nous reste quand on a un toit et un travail 
  4. L’épreuve de la séparation qui a éprouvé et renforcé l’amour vrai des familles et des couples
  5. La réalisation que la liberté n’est jamais un bien acquis et qu’elle doit être préservée à tout prix. Aussi qu’avec la liberté vient la responsabilité et une société qui retire l’un aura tôt ou tard perdu l’autre.

Je veux penser que demain peut être plus beau et que nous pourrons être plus forts, plus vrais, plus responsables, plus conscients que la liberté ne peut s’échanger contre rien au monde. Et qu’avec la santé, c’est un de nos biens les plus précieux.

Il y a du vrai dans ces mots d’un militaire : Les temps doux font des hommes mous, les hommes mous font des temps durs, les temps durs font des hommes forts, les hommes forts font des temps doux… 

Puisque nous vivons des temps durs, désormais soyons forts pour jouir de temps doux.


It’s a bit extreme to call this post by the title of a book by Stefan Zweig which talks about the world before the two world wars. I don’t want to make the connection but sometimes I close my eyes and imagine myself doing something as before. As before covid-19 and the year 2020. That’s why I had these words in mind: Yesterday’s world. I can see myself at the start of the year, filling my agenda with new projects like writing travel stories… I traveled once this summer.


When the Corona wave approached our shores, or more exactly when the virus hit us at the core for the first time, I never imagined how much it would change our daily lives. I am very lucky in this difficult climate. Buried in the countryside with a cozy fireplace right next to where I work, the rain beating on the window or the sun inviting me for a break. In the present moment not much has changed for me. But I miss the extras. Working at home is my daily life and my choice since three years now. Just like homeschooling has been my daily life for 11 years. I love the freedom it brings and I have learned since a long time willy-nilly how to make good use of it. I hope other people appreciate this way to work as much as I, even if for them, for the moment it has more the form of an obligation than a choice. But for some people it’s not possible to work at home and they loose their jobs. That makes me sad.

I also wonder how it will feel when I take the plane again for the first time. Oh sure, there are a lot of people who continue to take the plane but others like me have no reasons to and it seems so far away. There’s a saying that goes like this “One does not measure the success of a man by what he has won but by everything he has had to give up in his life. Today we give up a lot. On the one hand it makes us grow but on the other it makes us realize how much we cared about certain things.

I think about what changes today and what will change tomorrow. When the faces will be unmasked and as before, we will be allowed to hug someone who has just returned from a trip, when will be allowed to take with both hands the doorknob of a restaurant without worrying about having a hydro alcoholic gel in the pocket before licking our fingers happily (yes, I do that even if it’s not polite) … You may laugh about these details and yet it’s all little unimportant things that sometimes oppress me, hiding the greater ones. Our freedom? Where is it ? Our responsibility? What will be the future of restaurants, event organizers and shopkeepers? What will be the economic landscape of tomorrow with the domino cascade that all this will lead to?

Faced with the anxiety that sometimes lurks in the back of my mind, I wonder what the right reaction is. To bury my head under the sand like many? To live carelessly and never think about anything disagreeable? It reminds me a little too much of a certain grasshopper in the Fables of La Fontaine… The people who were never able to look approaching troubles in the face, led to troubled times much faster and surely than those who knew how to read the warning signs. But I don’t want to live in anguish or think that from one negative point to another one you can always draw a long straight line going down towards a dark future.

I don’t like to hear people say that we will always live with this climate of disease and mistrust from now on. That the time of epidemics has finally come, predicted by the intellectuals of this century. It’s easy to say, there is an epidemic about every hundred years or so, but why should we think that this one will not end up like the others? The world is an eternal restart and I am optimistic. There is the world of yesterday and the world of tomorrow will surely be different, but why think that it cannot be better?
No, every night has an end and the only right way to look into the future is with the eyes of faith.
In the meantime I want to focus on things that can be better thanks to the difficult times we go through.

  • Stronger families
  • The discovery of new ways of living
  • To be able to measure the luck we had and still have when we have a home and a job
  • The ordeal of separation that put to the test and strengthened the true love of families and couples
  • The realization that freedom is never an acquired thing and that it must be preserved at all costs. Also that with freedom comes responsibility and a society that withdraws one will sooner or later lose the other.

With these encouraging thoughts, I want to think that tomorrow will be more beautiful and that we will be stronger, more real, more responsible, more aware that freedom cannot be exchanged for anything in the world. And that with health it’s one of the most precious things we have. Like this saying: Mild times make weak men, weak men make hard times, hard times make strong men, strong men make mild times…

Since we are living in hard times, from now on we will be strong to enjoy the good times that wait for us ahead.

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